風刺画、表現それとも抑圧の自由?【フランス語グループレッスン】

Bonjour à tous ! アンサンブルの生徒様を対象に毎月行われている「無料グループレッスン」、大変ご好評をいただいております。

本日は、7月24日に中級以上の生徒様を対象に開催された会話強化グループレッスンのレポートをお届けいたします。

テーマは

“Calicature : liberté d’expression ou d’oppression ?”

表現 吹き出し

担当講師はお馴染み、歴史や考古学など幅広い知識とプロの料理人としての顔を持ち、ユーモラスな人柄が魅力のHugo先生です。

フランスの風刺画や”Esprit critique”(批判的精神)は国際的にも評価されていますが、表現の自由は一歩間違うとマイノリティへの攻撃やプロパガンダにもなりかねません。風刺画や表現の自由がもたらす役割や危険性などについて、Hugo先生を司会進行役にフランス語で議論していただきました。

このように、自分の考えをまとめ、それを具体的な言葉にして説明し議論する、というのはフランスでは非常に重要なことで、日常的に行われています。フランス語で相手の意見を聞き、自分の意見を述べる、というトレーニングはフランス語の上達にはとても有効です。

担当講師がレッスンレポートをフランス語で書いてくださいましたので、ご興味がある方は、是非読んでみてくださいね!

Hugo先生によるレッスンレポート

Le thème du 24 juillet dans notre salon de conversation était : Caricature, liberté d’expression ou d’oppression ?

Pour beaucoup de personnes à travers le monde, les caricatures sont une des meilleurs représentations de l’esprit français. Le droit de caricaturer, le droit de critiquer les puissants. Cela est tout à fait vrai, mais cependant ce n’est pas toujours le cas ! En effet, si la caricature consiste à se moquer, elle ne consiste pas à insulter ou injurier. Or c’est une barrière qui parfois est allègrement franchie.

En réalité, l’histoire des caricatures remonte à loin, très loin dans l’histoire de France. Si Charlie hebdo est un journal connu pour ses caricatures, il n’est évidemment pas le premier journal français à se spécialiser dans les caricatures, les caricatures existent en France depuis bien longtemps.

On considère la caricature, comme un indicateur de liberté. En effet, il est impossible de publier des caricatures dans des régimes politiques extrêmement autoritaires. C’est pour cela que la caricature peut jouir d’un certain prestige, elle est à la fois la preuve et le fer de lance d’une liberté d’expression. Or la liberté d’expression est une notion très chère aux Français.

Dans une démocratie « saine », il est donc plutôt normal de pouvoir exprimer son opposition et son désaccord avec le gouvernement.

Ainsi donc, en 1831, une caricature du roi Louis-Philippe a été publiée. Cette caricature présentait progressivement le visage de Louis-Philippe, se transformer en poire. Cette image a eu un fort impact sur la société française, et demeure célèbre aujourd’hui encore comme l’exemple d’une excellente caricature qui est capable de marquer son temps.

Ceci-dit, y a-t-il des limites à la caricature ? Si la caricature est l’expression d’une liberté, limiter une caricature, c’est limiter la liberté ? Est-ce qu’il y a des limites à la caricature ? Est-ce que c’est possible ?

Un exemple été présenté qui vient des États-Unis : une caricature de Serena Williams a été considérée comme extrêmement discriminante et raciste.

C’est exactement la même chose en France, en réalité, une caricature doit, dans l’acceptation du terme au sens populaire, se moquer, mais rester objective, ne pas aller trop loin.

Le professeur Hugo a donc bien défini la différence entre se moquer et insulter, injurier, humilier.

C’est ainsi que le débat arrive au fameux journal « Charlie hebdo ». Un journal aujourd’hui tristement célèbre pour les attentats dont il a été sujet. Charlie hebdo a donc été présenté lors de cet évènement, comme le champion de la liberté d’expression, face a l’obscurantisme et à l’intolérance. Cependant, le professeur Hugo a montré que cette image des médias, est en réalité beaucoup moins idéale.

Dans les faits, le journal Charlie hebdo est un magazine satirique et caricatural. Il y a donc, bien sûr des caricatures omniprésentes. Il fut fondé par le fameux professeur Choron, un drôle de personnage qui adorait se moquer de tout et de n’importe quoi, qui était très critique envers n’importe qui et n’importe quoi.

Toutefois il est important de savoir que le professeur a été viré de son propre journal, et remplacé. Pour beaucoup de personnes, cet évènement a marqué un changement radical dans le positionnement politique de Charlie hebdo. Si ce journal, se moquait de tout le monde (théoriquement), en réalité, le journal a peu à peu perdu la notion de caricature, pour la remplacer par celle de propagande politique.

En effet, il est facile de constater que ce journal réservait ses caricatures les plus violentes, les plus humiliantes, les plus ordurières, systématiquement aux mêmes cibles. Les cibles privilégiées de Charlie Hebdo, depuis plus d’une dizaine d’années, sont toujours les mêmes : les immigrés, les religieux (islam et christianisme), le Front National. Dans ces cas-là, il est aisé de remarquer que Charlie Hebdo se transformait en journal à charge contre ces minorités.

C’est là le point crucial de la caricature:

– Une caricature se moque, mais n’injurie pas (élégance française).

– La caricature représente la voix des faibles, contre les puissants.

Or, ce sont bien les minorités de France qui sont le plus insultés, et il s’agit bien du terme « insulté », non pas « caricaturé ». Il a été impossible au professeur Hugo de présenter aux élèves, les caricatures en question, tant elles étaient vulgaires, insultantes et dégradantes.

Il y a une certaine schizophrénie, de la part d’un journal qui d’un côté prône l’immigration en France, et qui d’un autre côté n’a de cesse d’insulter de se moquer et d’humilier les croyances religieuses de ces mêmes immigrés qu’il veut faire venir en France.

Contrairement à ce que les médias ont proclamé suite aux attentats, le magazine Charlie Hebdo ne représentait donc pas une liberté d’expression, car en réalité, ce journal traversait alors de graves difficultés financières, les Français refusant d’acheter un journal qui se révéler insultant envers les minorités, raciste et extrêmement vulgaire. Suite aux attentats, les Français, qui sont très attachés à la liberté d’expression, ont naturellement et massivement acheté Charlie Hebdo, et se sont également abonnés.

Cependant, très rapidement les Français ont cessé leurs abonnements et ont cessé d’acheter ce journal. Ainsi donc, Charlie Hebdo en revient peu à peu à sa situation d’avant : un journal considéré par la majorité des Français comme étant ordurier, vulgaire et surtout, oppressif envers les minorités. Soit, l’inverse de ce que doit être un authentique journal de caricature, ce qu’il fut pourtant à ses débuts.

Les participants du salon de conversation, qui ont pu voir certaines des caricatures, furent très choqués du niveau de vulgarité en général et d’agressivité envers les immigrés. Et tous ont été d’accord pour dire que cela ne correspondait ni à une caricature, ni à l’esprit français.

Ainsi donc, tous les participants sont d’accord pour définir la caricature comme étant naturellement : la liberté de se moquer des puissants, mais que par conséquent, une caricature n’attaque pas les faibles ou des minorités opprimées. La caricature reste un outil et un indicateur de liberté, à lcondition que la caricature ne devienne pas un outil de propagande politique lui-même.

Désormais, les participants du salon de conversation, ne regarderont plus jamais les caricatures du même œil. Car finalement, les caricatures peuvent également être sujet à critique. Et c’est peut-être l’une des plus grandes forces de la caricature : Critiquer et développer l’esprit critique de celui qui la regarde !

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